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Cendrillon

Joël Pommerat

Cendrillon

Joël Pommerat

Scénographie
2020
Ancre 1
Présentation

"Cendrillon" est une pièce écrite et mise en scène par Joël Pommerat, jouée pour la première fois au Théâtre National de la Communauté Française à Bruxelles en 2001.
Sandra, très jeune fille à l’imagination débordante, perd sa mère. Avant sa mort, elle promet à sa mère de ne jamais s’arrêter de penser à elle, promesse qu’elle n’arrivera pas à tenir. Pour se punir, elle s’applique à obéir et à se soumettre aux ordres de sa belle-mère et de ses demi-soeurs. La rencontre avec la fée, puis avec le prince, va lui permettre de prendre conscience de son mal-être et de s’en délivrer.
Joël Pommerat axe sa réinterprétation du célèbre conte de Perrault sur la cause de l'extrême gentillesse de Sandra. Il s'agit ici non pas d'une qualité, comme cela est indiqué dans le conte original, mais comme un moyen de se punir, un symptôme de déni de deuil, un indicateur de culpabilité et de souffrance extrême.
L’auteur inverse et renverse aussi les caractéristiques et les rôles des différents personnages, créant à la fois du comique et une remise en question du conte original.
La réinterprétation de Pommerat plonge ce conte issu de la culture populaire dans notre monde quotidien, contemporain.

Détails

Ce projet est un projet fictif réalisé dans le cadre du diplôme de design d’espace option scénographie obtenu en juin 2020 avec mention "bien" à l'ESAT-Hourdé à Paris. D'une durée de 9 mois, il a consisté à, suite à une oeuvre imposée, analyser la pièce et définir un axe de création personnelle, associer un lieu de représentation, élaborer une scénographie sur les aspects narratif, esthétique et technique, et esquisser les costumes des comédiens afin de proposer un univers personnel complet.

Présentation

"Cendrillon" est une pièce écrite et mise en scène par Joël Pommerat, jouée pour la première fois au Théâtre National de la Communauté Française à Bruxelles en 2001.
Sandra, très jeune fille à l’imagination débordante, perd sa mère. Avant sa mort, elle promet à sa mère de ne jamais s’arrêter de penser à elle, promesse qu’elle n’arrivera pas à tenir. Pour se punir, elle s’applique à obéir et à se soumettre aux ordres de sa belle-mère et de ses demi-soeurs. La rencontre avec la fée, puis avec le prince, va lui permettre de prendre conscience de son mal-être et de s’en délivrer.
Joël Pommerat axe sa réinterprétation du célèbre conte de Perrault sur la cause de l'extrême gentillesse de Sandra. Il s'agit ici non pas d'une qualité, comme cela est indiqué dans le conte original, mais comme un moyen de se punir, un symptôme de déni de deuil, un indicateur de culpabilité et de souffrance extrême.
L’auteur inverse et renverse aussi les caractéristiques et les rôles des différents personnages, créant à la fois du comique et une remise en question du conte original.
La réinterprétation de Pommerat plonge ce conte issu de la culture populaire dans notre monde quotidien, contemporain.

Détails

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Le théâtre

Situé dans le 10ème arrondissement de Paris, le Théâtre des Bouffes du Nord est un théâtre privé dirigé actuellement par Olivier Mantei et Olivier Poubelle. Il est caractérisé par sa salle de forme élisabéthaine possédant une jauge totale de 500 places, réparties sur 3 balcons, permettant de jouer à la fois très proche ou très loin du public. Construit en 1876, il est classé aux Monuments Historiques en 1993, après sa réhabilitation dirigée par Peter Brook. Le jeu possible de distance entre les comédiens et le public rendu possible par l'architecture du théâtre ainsi que le caractère historique et hors du temps du lieu incite à jouer sur une scénographie mettant en valeur le théâtre, jusqu’à devenir le décor.

Le concept

De la même manière que Joël Pommerat inverse et renverse le rôle et les caractères des personnages, mon parti pris est d’inverser et renverser certaines caractéristiques de son interprétation, comme la présence de la narratrice, et certains codes de la scénographie, en jouant notamment sur l’utilisation du théâtre comme décor.
Un décor minimaliste et poétique va offrir différents espaces de jeu aux comédiens, proches et éloignés du public, tout en respectant les contraintes techniques du théâtre choisi. Il est constitué d’éléments à fort pouvoir évocateur inspirés de l’enfance, de l’enfance des spectateurs que l’histoire de Cendrillon a bercés.
Le décor met également en valeur le théâtre où il se trouve, en jouant à la fois sur son intérieur et son extérieur, et sur la présence et l’absence de décor.
La mise en scène raconte l’histoire de Sandra, et suggère celle de la belle-famille chez qui elle va vivre afin d’inciter le spectateur à se mettre à la place de tous les personnages pour les comprendre, et ne pas les catégoriser comme simplement “bon” ou “mauvais”.
Un jeu de différentes voix off va mettre en valeur l’origine orale du conte, et son universalité.
Des éléments uniques, différents chaque soir, viendront souligner le caractère contemporain et actuel de la pièce de Pommerat.

La mise en scène

La pièce s'ouvre sur Sandra au chevet de sa mère. Un lit est placé au milieu, il servira également à symboliser la cave dans laquelle dort Sandra, grâce à l'ajout d'une veilleuse et d'une ampoule nue suspendue.
La maison de verre est représentée par des lignes lumineuses représentant une maison simplifiée. Elle est le symbole de la prison mentale dans laquelle est enfermée Sandra. Elle s'éteindra petit à petit, montrant visuellement la libération de Sandra. Il est dit que des oiseaux s'écrasent régulièrement contre les parois vitrées de la demeure, semblables à une menace. Ils sont représentés par des chants d'oiseaux suivis de bruits de chutes accompagnés d'un grésillement de la lumière de la maison.
La cave se situe à l'extérieur de la maison pour renforcer le sentiment d'exclusion et de rejet de la belle-famille vis-à-vis de Sandra. Sa forme reprend celle de la maison de verre, et peut être interprété comme l'ombre de la maison, son reflet, ou encore un cercueil.
Le lit dans lequel Sandra dort est celui dans lequel la mère de Sandra meurt au début de la pièce, ce qui renforce l'impression que Sandra est hantée par ce décès. Une veilleuse accrochée au lit symbolise l'enfance, et l'ampoule nue rappelle une cave.
Le palais sera quant à lui le théâtre lui-même, grâce à une projection de la façade sur un rideau en maille métallique permettant de jouer avec sa présence. Ce basculement entre décor fictif et décor réel souligne le retournement de situation que représente cette scène.

La technique

Cette maison est une structure de base carrée de 5x5 mètres et d'une hauteur de 7,5 mètres, construite en tube métallique où sont insérés des néons. Elle est divisée en deux modules identiques assemblés sur roulettes opéra permettant de la faire disparaître dans les coulisses.
La cave dans laquelle Sandra dort est délimitée par un marquage au sol et représentée par un lit, une veilleuse et une ampoule nue suspendue.
Il est dit qu'une boîte magique apparaît quand la fée aide Sandra à se préparer pour le bal. Cette boîte magique est une transformation du lit en cabane, comme celles que font les enfants avec des couvertures et des coussins, permettant à Sandra de changer de costume.
Le palais est le théâtre lui-même. Sa façade est captée en direct depuis le terre-plein situé en face du théâtre puis projetée sur un rideau en maille métallique. Les imprévus, comme le passage des bus ou les gestes des passants apportent du comique. La composition de ce rideau permet au comédien de passer au travers et de jouer sur le corps caché, montré, suggéré.

Les costumes

Les costumes des personnages sont des costumes quotidiens et actuels afin de souligner la réécriture contemporaine de la pièce par l'auteur.
La coupe des vêtements, leurs tons et leurs matières apportent des indications supplémentaires au public pour comprendre le caractère et la psychologie des personnages.
Certains personnages verront leurs costumes évoluer en fonction de l'action et de leur état d'esprit, tandis que d'autres auront le même costume du début à la fin.

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